
Le secteur de l’édition traverse une période difficile depuis plusieurs mois. La flambée des prix du papier coûte cher aux professionnels bretons, dont une centaine participeront ce week-end au Festival du livre en Bretagne à Carhaix. « Tout le monde est touché par l’augmentation des coûts d’impression, qui varient de 30 % à 50 % ou plus, selon le type de livre à imprimer. Si les romans semblent avoir moins d’impact, les livres d’images, les beaux livres et les bandes dessinées paient le prix fort », explique Jean-Marie Goater, porte-parole de l’association de l’édition en Bretagne, qui regroupe une quarantaine de professionnels. . « Le prix du papier a explosé. Si on oblige à rééditer le livre, il va perdre”, nous confirmait-on par exemple sur le stand des Portes du large, une petite maison d’édition brésilienne.
“moins neuf”
L’heure est donc à l’arbitrage pour les producteurs, contraints d’ajuster leurs opérations au coût des matières premières mais qui ne veulent pas pour autant augmenter le prix de vente de leurs produits. “Psychologiquement, c’est un événement important que vous ne pouvez pas passer car le coût de la vie vous décourage déjà d’acheter des livres”, a déclaré Jean-René Le Quéau, directeur de Skol Vreizh, à Morlaix. Le patron de l’édition, Alain Bargain, ne peut pas non plus augmenter le prix de ses romans policiers régionaux. « Le livre de poche doit rester accessible au plus grand nombre. Si j’augmente le prix et que demain je vends moins, je me tire une balle”, a admis Carl Bargain. Parmi les conséquences de ces augmentations de coûts : certaines sorties sont retardées de semaines, d’autres de mois. “C’est propre. Il y a moins de nouveauté », souligne Jean-Marie Goater.
“En Bretagne, on est résilient”
Cependant, malgré l’incertitude, l’éditeur rennais y voit des raisons “pas besoin de s’inquiéter”. « En Bretagne, les éditeurs sont souvent résilients ; ils savent faire preuve d’ingéniosité et de créativité ». « Si vous êtes un peu malin, vous pouvez trouver une astuce. Je travaille toujours avec le même imprimeur et on arrive à s’entendre sur le montant », ainsi Carl Bargain. Autre avantage pour les éditeurs bretons, selon Jean-Marie Goater, ils peuvent aussi compter sur “un environnement favorable, avec un nombre croissant de librairies, le maintien d’un réseau de bibliothèques publiques et le soutien de la Région Bretagne”.